L’exonération s’adresse aux entreprises ayant :
- une activité industrielle, commerciale ou artisanale ;
- une activité de location d’un établissement industriel ou commercial muni du matériel ou du mobilier nécessaire à l’exploitation, à l’exception des activités de crédit-bail mobilier et de location d’immeubles à usage d’habitation ;
- ou une activité professionnelle non commerciale au sens de l’article 92,1° du Code général des impôts (à savoir les professions libérales, les titulaires de charges et offices n’ayant pas la qualité de commerçants…).
Pour bénéficier de l’exonération, une telle entreprise doit s’implanter ou se créer pour exercer une nouvelle activité dans le périmètre d’une zone de restructuration de la défense (ZRD). Et elle doit également présenter une réalité économique caractérisée par la présence d’éléments d'exploitation ou de stocks nécessaires à la réalisation, au sein de l'établissement, d'une activité économique effective.
Précision
les ZRD sont définies par arrêté. Elles se répartissent en deux catégories :
- les territoires dans lesquels la majorité des actifs résident et travaillent, incluant une ou plusieurs communes, d’une part, caractérisées par une perte d’au moins 50 emplois directs du fait de la réorganisation des unités militaires et établissements du ministère de la défense sur le territoire national et, d’autre part, dont le territoire est couvert par un contrat de redynamisation de site de défense et répond à certains critères ;
- les communes caractérisées par une perte d’au moins 50 emplois directs du fait de la réorganisation des unités militaires et établissements du ministère de la défense sur le territoire national et dont le territoire est couvert par un contrat de redynamisation de site de défense. On parle alors « d’emprises foncières ».
Par ailleurs, cette implantation ou création doit nécessairement être réalisée pendant une période de 3 ans débutant :
- pour les zones reconnues comme ZRD au titre de l’année 2010, à compter du 17 septembre 2009 (date de publication de l’arrêté délimitant les ZRD). Cette période s’achevant donc au plus tard le 16 septembre 2012 ;
- ou, pour les zones reconnues comme ZRD postérieurement au 17 septembre 2009, au 1er janvier de l’année précédant celle au titre de laquelle le territoire ou la commune est reconnu comme ZRD.
À noter l’exonération ne s’applique pas, sauf exceptions, aux entreprises créées dans le cadre d’une concentration, d’une restructuration ou d’une extension des activités préexistantes, pas plus que dans le cadre d’une reprise de telles activités.
Les salariés ouvrant droit à l'exonération sont ceux dont l’activité réelle, régulière et indispensable à l’exécution du contrat de travail s’exerce en tout ou partie dans une ZRD.
Toutefois, lorsqu’une entreprise transfère des emplois dans une ZRD, elle ne peut pas bénéficier de l’exonération sur les rémunérations versées aux salariés si elle a déjà profité, au titre d’une ou plusieurs des 5 années précédant le transfert, de l’exonération de cotisations sociales applicable en zone de revitalisation rurale, en zone de redynamisation urbaine ou en zone franche urbaine, ou d’une prime d’aménagement du territoire.
Par ailleurs, s’agissant des entreprises implantées ou créées dans une emprise foncière, l’exonération ne s’applique pas s’agissant des emplois qui ont été transférés dans cette emprise depuis des établissements situés dans le reste du territoire de la commune ou dans celui des communes limitrophes.
L'exonération porte sur la totalité des cotisations patronales de Sécurité sociale et d’allocations familiales dues sur les rémunérations, à l’exception de la cotisation accident du travail-maladie professionnelle. Restent dues les autres cotisations et contributions à la charge de l'employeur (Fnal, versement de transport, retraite complémentaire, contribution solidarité autonomie...) et l'ensemble des cotisations salariales.
Sont exonérés de cotisations, les gains et rémunérations versés au cours d'un mois civil aux salariés concernés.
L'exonération de cotisations patronales est totale pour toute rémunération horaire inférieure ou égale à 1,4 Smic. Elle diminue au-delà de ce seuil, selon un barème qui a été fixé par un décret du 16 septembre 2011, pour finalement disparaître pour les salariés dont la rémunération horaire est supérieure ou égale à 2,4 Smic.
En pratique le montant de l’exonération est obtenu en multipliant la rémunération brute versée au salarié par le coefficient suivant : 0,281 x [(2,4 x Smic x 1,4 x nombre d'heures rémunérées/ rémunération mensuelle brute) - 1,4]. Étant précisé que le résultat obtenu est arrondi à trois décimales, au millième le plus proche, et qu’il ne peut dépasser 0,281.
Attention, les entreprises bénéficiant de l’exonération en ZRD sont soumises à la réglementation communautaire relative aux aides de minimis. En vertu de cette règle, le montant total de l'exonération qui peut être accordé est en principe plafonné à 200 000 € par entreprise sur 3 ans.
Précision lorsque la ZRD dans laquelle l’entreprise est implantée se situe également dans une zone d’aide à finalité régionale, l’entreprise peut choisir de placer l’exonération sous le plafond prévu pour les zones d’aide à finalité régionale plutôt que sous le plafond des aides de minimis. Attention toutefois, cette option s’applique alors pour l’ensemble des dispositifs d’exonération dont l’entreprise bénéficie.
L’exonération de cotisations sociales est applicable pendant une durée de 5 ans à compter de la date d’implantation ou de création de l’entreprise dans la ZRD. Elle s’applique à taux plein les 3 premières années. Elle est ensuite réduite d’un tiers la 4e année et de deux tiers la 5e.
Les entreprises assujetties à l’obligation annuelle de négociation qui n’entament pas de négociation sur les salaires voient leur exonération de cotisations sociales patronales diminuée de 10 % au titre des rémunérations versées au cours de l’année où l’obligation de négocier n’a pas été respectée. Cette exonération est même supprimée si l’entreprise ne satisfait pas à son obligation pendant trois ans consécutifs.
Le bénéfice de l’exonération ne peut être cumulé, pour l’emploi d’un même salarié, avec celui d’une aide de l’État à l'emploi ou d’une autre exonération totale ou partielle de cotisations patronales de Sécurité sociale (sauf la déduction des cotisations patronales sur les rémunérations correspondant aux heures supplémentaires) ou l’application de taux spécifiques, d’assiettes ou montants forfaitaires de cotisations.
Aucune formalité déclarative n’est exigée avant d’appliquer l’exonération.
Toutefois, l’employeur doit être à jour de ses obligations déclaratives ou de paiement à l’égard de l’Urssaf pour bénéficier de l’exonération.
Publié le lundi 24 octobre 2011 - © Copyright SID Presse - 2011