Les « credit default swaps »

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Apparus à la fin des années 90 aux États-Unis, les credit default swaps (CDS) ont connu une croissance exponentielle jusqu’en 2008. Mais en raison de leur manque de transparence, ils ont été accusés, au début de la crise, de porter atteinte à la stabilité financière.

Les caractéristiques des CDS

Les CDS sont des produits dérivés, négociables à l’achat comme à la vente, permettant à un investisseur de se protéger contre des événements de crédit (faillite, défaut de paiement, changement de notation, etc.) d’une entité de référence comme un État ou encore une entreprise.

Par exemple, si des investisseurs possèdent des obligations de l’État grec, ils peuvent couvrir leurs positions en acquérant des CDS auprès d’un établissement financier qui en propose. Si l’État grec fait défaut et n’est pas en mesure de rembourser ses dettes, « l’assureur » compensera tout ou partie de leurs pertes.

Mais attention, cette assurance a un certain coût. En effet, l’acheteur doit verser à l’établissement financier, à échéance régulière, une prime (spread) qui sera d’autant plus élevée que le risque de défaut est grand.

Une simple assurance ?

Le credit default swap n’est pas qu’une simple assurance. Comme il n’est pas nécessaire de détenir l’actif de référence pour en souscrire, ce marché a attiré de nombreux spéculateurs. Le mécanisme utilisé est le suivant : des fonds spéculatifs achètent massivement des CDS portant sur une obligation souveraine. Ces opérateurs envoient ainsi un signal négatif au marché obligataire et provoquent une chute des cours du sous-jacent. Sachant qu’au préalable, ils ont pris des « paris » à la baisse (notamment par le biais de contrats d’options). Dans cette logique, plus le cours de ces obligations diminue et plus les gains qu’ils réalisent sont importants. Une pratique qui, même si elle reste marginale, est vue d’un très mauvais œil par les États.

Précision : les CDS sont utilisés également comme un outil de mesure de l’état du marché obligataire. En effet, l’évolution des spreads de CDS demandées par les vendeurs de protection traduit l’état d’esprit des opérateurs quant à la solvabilité de l’entité sous-jacente.

Lexique Un produit dérivé est un instrument financier dont la valeur varie en fonction d’un actif qualifié de sous-jacent. Ce dernier peut être une action, une obligation, une devise, etc. Un spread désigne le montant de la prime que l’investisseur doit verser au « vendeur de protection ». Montant qui s’exprime en pourcentage de la valeur de couverture. Une option désigne un contrat par lequel une partie accorde à l’autre le droit (mais pas l’obligation), moyennant le paiement d’une prime, de lui acheter ou de lui vendre un actif à un prix fixé à l’avance.

Publié le jeudi 03 septembre 2015 - © Copyright Les Echos Publishing - 2015