Clef de voûte du système financier et monétaire du vieux continent, la Banque centrale européenne (BCE) concentre, depuis le début de la crise des dettes publiques, l’attention de tous les investisseurs. L’occasion pour nous de revenir plus en détail sur la composition et le rôle de cette institution aujourd’hui présidée par Mario Draghi.
Depuis le 1er janvier 1999, date de l’introduction de la monnaie unique, la politique monétaire de la zone euro est du ressort de la Banque centrale européenne. Basée à Francfort en Allemagne, la BCE est dirigée par trois organes.
D’une part, le Conseil des gouverneurs, qui est chargé de prendre les décisions de politique monétaire. Il est composé des membres du directoire et des gouverneurs des banques centrales des États membres ayant adopté l’euro.
D’autre part, le directoire, qui rassemble le président et le vice-président de la BCE ainsi que quatre autres membres nommés par le Conseil européen, dont le rôle est de mettre en œuvre les décisions de politique monétaire arrêtées par le Conseil des gouverneurs.
Enfin, le conseil général, dont la fonction est principalement consultative, qui regroupe l’ensemble des gouverneurs des banques centrales européennes, y compris celles n’ayant pas adopté l’euro.
La BCE a pour principale mission d’assurer la stabilité des prix, c’est-à-dire de maintenir le niveau de l’inflation en deçà de 2 %, et de déterminer la politique monétaire à adopter au sein de la zone euro.
Pour ce faire, elle dispose de divers moyens d’actions que sont les taux directeurs. Parmi eux figure « le taux de refinancement » (aujourd’hui fixé à 0,50 %), qui permet de déterminer à quel taux les banques pourront emprunter. En période de crise, ce taux est le plus souvent abaissé afin de faciliter l’injection de liquidités sur le marché.
Pour redonner confiance aux investisseurs, qui craignaient la faillite de certains États, la BCE a dû aller au-delà de ses prérogatives en intervenant sur le marché des emprunts publics. Dans le cadre du « programme pour les marchés de titres », elle a ainsi procédé entre 2010 et 2012 à l’acquisition de titre obligataires émis par les États asphyxiés (l’Irlande, la Grèce, l’Espagne, l’Italie et le Portugal). Ces derniers, qui se refinançaient jusqu’alors à des taux prohibitifs, ont ainsi pu emprunter auprès de la BCE à des taux acceptables.
Lexique L’inflation est un phénomène économique qui se traduit par une hausse du niveau des prix.
Publié le lundi 09 septembre 2013 - © Copyright Les Echos Publishing - 2015