Les Français sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la finance responsable. Une forme de capitalisme qui cherche à avoir des impacts positifs sur la société et l’environnement. Mais la question est de savoir si ce type de placement est aussi performant que les autres.
L’investissement socialement responsable (ISR) véhicule bon nombre de préjugés, parmi lesquels figure celui du manque de rentabilité. Pourtant, une étude de 2015 de Friede, Busch et Bassen, qui synthétise pas moins de 2 200 études sur le sujet, confirme que les entreprises qui respectent des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dégagent un supplément de performance économique stable dans le temps. Ainsi, les gestionnaires des fonds ISR qui sélectionnent strictement ces entreprises « vertueuses » assureraient à l’investisseur un surcroît de rendement par rapport à une gestion d’actifs plus traditionnelle. Preuve en est, le fonds ISR Sycomore Sélection Responsable, spécialisé dans les actions de la zone euro, a délivré un rendement de 18,89 % en 2015. Sachant que la moyenne 2015 des rendements de ces valeurs (Euro Stoxx TR) s’est établie à 10,33 %.
Précision : les critères ESG constituent le pilier de l’analyse extra-financière. Concrètement, le critère environnemental vise les efforts qu’une société déploie pour limiter ses impacts (gestion des ressources naturelles, gaz à effet de serre...). Le critère social a, quant à lui, pour objet d’évaluer le comportement d’une entreprise vis-à-vis des règles en matière de droit du travail et du respect des droits de l’homme. Enfin, le critère de gouvernance porte sur la manière dont l’entreprise est dirigée et contrôlée (respect des droits des actionnaires, indépendance du conseil d’administration).
Dans l’esprit de certains investisseurs, l’ISR serait cantonné aux seuls actifs en actions. Ce qui reviendrait à prendre des risques plus importants qu’avec un fonds classique. En réalité, à l’instar des autres produits financiers, l’investissement socialement responsable bénéficie d’un univers assez riche. Outre les actions, il est ainsi possible d’investir dans des fonds obligataires, diversifiés ou monétaires. Une diversité qui permet de se constituer un portefeuille avec différentes classes d’actifs et niveaux de volatilité. Étant précisé que ces fonds ISR peuvent être souscrits dans le cadre d’un compte-titres, d’un plan d’épargne en actions, d’une assurance-vie ou encore de l’épargne salariale ou retraite (PEE, Perp, contrat Madelin…).
Il a été observé que plus la notation selon des critères ESG d’une société était élevée, moins le prix de ses actions avait tendance à être volatil, et ce particulièrement dans les périodes où les marchés financiers sont agités.
Publié le jeudi 27 septembre 2018 - © Copyright Les Echos Publishing - 2019