Chaque année, les fonds en euros proposés dans le cadre de l’assurance-vie rapportent un peu moins aux épargnants. Une évolution des rendements qui doit les inciter à revoir l’allocation d’actifs de leur contrat. Explications.
Les Français ont fait de l’assurance-vie en fonds en euros un de leurs placements préférés. Et pour cause, cette formule de placement convient aux épargnants dont l’aversion au risque est importante. En effet, elle apporte une sécurité totale sur les sommes qu’ils ont placées. La compagnie d’assurance qui gère le contrat leur garantissant que la valeur de leur épargne ne pourra pas diminuer. De plus, elle leur offre une rémunération dont le niveau est supérieur à celui des placements bancaires réglementés. En effet, les fonds en euros ont dégagé un rendement moyen de 2,48 % en 2014 et de 2,3 % en 2015. Autre avantage, les capitaux présents sur le contrat sont disponibles à tout moment.
Mais les épargnants doivent se faire à l’idée qu’ils devront faire évoluer leur assurance-vie car le rendement attaché aux fonds en euros risque de continuer à baisser. En effet, pour assurer le rendement des fonds en euros, les assureurs investissent majoritairement les primes des épargnants dans des obligations d’États et d’entreprises privées. Des obligations dont les taux d’intérêt sont aujourd’hui extrêmement faibles, voire négatifs. Résultat, les assureurs ne pourront plus maintenir des taux de rémunération aussi performants que par le passé. Pour « contrer » cette baisse inexorable, une solution peut consister à basculer progressivement vers les unités de compte.
Bien que le rendement des fonds en euros reste pour le moment satisfaisant, l’avenir s’annonce plus sombre. Aussi, les épargnants ont tout intérêt à chercher des solutions. Et sans surprise, le principal levier à leur disposition réside dans la mise en œuvre de diversifications qui passent notamment par le recours aux fameuses unités de compte grâce auxquelles il est possible d’accéder à un large panel d’investissements. Mais attention, les unités de compte n’offrent pas, comme les fonds en euros, une garantie en capital. Ainsi, en cas de dégradation des marchés, leur valeur peut fortement diminuer. C’est la raison pour laquelle ces actifs s’adressent aux épargnants qui ont conscience, d’une part, du risque que ces supports peuvent engendrer et, d’autre part, que leur durée de détention devra être importante pour lisser la performance dans le temps et diluer le risque.
Précision : si vous disposez d’un « vieux » contrat ne permettant pas d’accueillir des unités de compte, sachez que vous pouvez le transformer en une assurance-vie multisupports (amendement Fourgous). Cette procédure gratuite vous permet de conserver l’antériorité fiscale de votre contrat.
En outre, avant de diversifier, il convient de déterminer les quotités d’unités de compte à intégrer au sein du contrat. Ces quotités varient notamment en fonction du profil de risque de l’épargnant. Ainsi, par exemple, un particulier qui souhaite limiter les risques pourra investir jusqu’à 20 % en unités de compte tout en conservant 80 % de son épargne en fonds en euros. On parle dans ce cas d’un profil prudent. Pour celui qui désire aller chercher un surcroît de performance tout en s’assurant une certaine maîtrise du risque, l’allocation en unités de compte pourra représenter jusqu’à 60 % et celle en fonds en euros 40 %. Cette allocation correspond à un profil dit équilibré. Enfin, le profil dynamique, qui correspond à un épargnant souhaitant réaliser d’importantes plus-values tout en acceptant une exposition au risque élevé, fixera à au moins 70 % l’allocation en unités de compte.
À noter : l’investissement dans les unités de compte génère des frais de gestion qui réduisent le rendement du contrat d’assurance-vie. Ces frais varient en moyenne de 0,5 % à 3 %. Attention à bien les prendre en compte dans votre stratégie de placement.
Pour espérer une meilleure performance financière, il est possible de faire appel à différentes familles d’unités de compte. Présentation de quelques-unes d’entre elles.
Mettre une dose de fonds flexibles dans son contrat peut être une bonne idée, car ces supports d’investissement cherchent à valoriser un capital tout en maîtrisant la prise de risque. Pour atteindre cet objectif, ces fonds modifient régulièrement leur allocation d’actifs en fonction de l’évolution des marchés. Une des particularités des fonds flexibles est qu’ils peuvent être investis dans plusieurs classes d’actifs (actions, immobilier...) et dans différents secteurs d’activité ou zones géographiques.
Il est possible de doper le rendement de son assurance-vie en y abritant des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Ces dernières, aussi appelées pierre-papier, sont des sociétés spécialisées dans l’acquisition et la gestion de biens immobiliers et qui redistribuent à leurs porteurs de parts les loyers qu’elles perçoivent. Leurs avantages sont nombreux : distribution de revenus réguliers et attractifs, sécurité dans la perception des revenus et facilité de revente des parts.
Souvent peu connus, les fonds thématiques investissent, sur le long terme, le fruit de leur collecte dans des secteurs prometteurs comme la santé, le changement climatique, l’intelligence artificielle ou encore l’accès à l’eau. La viabilité d’un fonds thématique repose donc sur l’identification d’une tendance émergente et sur la création d’un univers permettant au gérant de piloter le fonds en vue de générer une performance pérenne. Par exemple, sur le thème de la Silver économie, ces fonds vont investir dans des sociétés du secteur de la pharmacie, des loisirs, des équipements médicaux, etc. Un investissement large permettant de tirer parti de la dynamique de ces valeurs liées à la thématique choisie.
En conclusion, l’assurance-vie ne se résume pas aux seuls fonds en euros. Compte tenu de l’environnement économique actuel, il peut donc être opportun de faire appel aux unités de compte. Des supports financiers d’une grande diversité. N’hésitez donc pas à contacter le Cabinet pour que nous adaptions ensemble votre contrat en fonction de votre profil et de vos objectifs patrimoniaux.
Publié le vendredi 09 décembre 2016 - © Copyright Les Echos Publishing - 2016