Chaque année, le Cabinet établit votre bilan et votre compte de résultat. Des documents qu’il est important de bien analyser afin de pouvoir en tirer toutes les conséquences pour les exercices suivants. C’est le cas en particulier d’une série d'indicateurs dont l’étude est riche d’enseignements.
Si l’évolution de votre chiffre d’affaires – et de vos parts de marché – est importante, c’est avant tout celle de votre marge qui doit vous intéresser. La marge, c’est le chiffre d'affaires diminué du coût d’achat des marchandises vendues, incluant les frais accessoires et la variation de stocks. En effet, on retient pour ce calcul non pas les achats de l'exercice, mais les achats consommés au cours de la période. Ainsi, si votre entreprise a limité ses achats en puisant dans ses stocks, cela ne modifiera pas son taux de marge.
À noter outre une comparaison du taux de marge avec celui des exercices précédents, il est intéressant de le rapporter aux objectifs commerciaux qui avaient été fixés pour l’exercice 2010.
Le résultat, c’est l’indicateur-clé de vos comptes. Il vous permet de découvrir si votre exercice a été bénéficiaire ou non. Mais plus précisément, l'examen de votre compte de résultat vous permet de savoir si le résultat net dégagé provient de l'activité même de votre entreprise, de sa situation financière ou d'éléments exceptionnels. En effet, une perte importante n'aura pas du tout la même signification si elle est due à la destruction d'un bien par une tempête (événement exceptionnel) ou si elle est associée à une forte baisse de la marge commerciale (liée à l'exploitation).
Face à la crise économique, certaines entreprises ont pu se réorganiser, en cédant certains de leurs actifs par exemple, afin de faire rentrer des liquidités et de réaliser des plus-values. Ces événements, de nature exceptionnelle, doivent être considérés comme tels et relativisés dans l’analyse du compte de résultat.
En pratique
il est donc primordial de bien savoir analyser la composition du compte de résultat de votre entreprise.
Celui-ci est divisé en trois parties :
- une partie exploitation, qui comprend le détail des produits et charges d'exploitation, et qui sert à déterminer le résultat d'exploitation, c'est-à-dire le résultat de l'activité proprement dite ;
- une partie financière, qui détermine le résultat lié aux choix financiers ;
- une partie exceptionnelle, d'où découle le résultat exceptionnel.
C'est le cumul de ces trois résultats, diminué de l'impôt sur les sociétés, qui correspond au bénéfice ou à la perte de l'exercice.
Pour passer du chiffre d’affaires et de la marge à la dernière ligne de votre compte de résultat, c’est-à-dire au résultat même, le poids de certaines charges peut avoir une influence déterminante. Vous devez donc reprendre chaque poste de charges et analyser son évolution sur les derniers exercices et par rapport à la variation de votre chiffre d'affaires pour bien analyser et comprendre votre performance.
Par ailleurs, les entreprises dont l'activité est fluctuante sont pénalisées par un poids excessif des charges fixes, quasi incompressible quel que soit le niveau d'activité. Il est donc important de veiller à ce que les charges fixes se maintiennent à un niveau raisonnable afin qu'une baisse d'activité ne risque pas de trop fragiliser votre entreprise.
Pour le calcul de votre résultat, il a été tenu compte de certaines charges qui ne sont pas décaissées sur l'exercice – les dotations aux amortissements et aux provisions principalement – et de certains produits qui ne sont jamais encaissés, telles les reprises sur provisions.
Si vous neutralisez ces charges non décaissées et ces produits non encaissés, en ajoutant les premières au résultat et en déduisant les seconds, vous obtenez le flux de trésorerie dégagé par votre entreprise, ou « capacité d'autofinancement ».
Cette capacité d'autofinancement doit permettre au moins le remboursement des emprunts pour la part du capital (les intérêts étant déjà inclus dans les charges et donc pris en compte au niveau du résultat,), de payer les investissements financés sur fonds propres (investissements autofinancés), de financer le besoin en fonds de roulement – c'est-à-dire l'argent nécessaire au fonctionnement de l'entreprise – et de rémunérer les propriétaires de l'entreprise, les associés ou l'entrepreneur individuel.
Votre entreprise possède des actifs.
Certains sont dits « permanents » ou « durables », car ils présentent une forme de stabilité : le fonds de commerce et le matériel par exemple. D'autres ont des délais de rotation plus rapides, tels que les stocks ou les créances clients ; ils peuvent être qualifiés d'actifs à court terme.
En ce qui concerne le passif, la même distinction peut être faite. Le passif à long terme comprend les fonds apportés ou laissés par les actionnaires ou l'entrepreneur à la disposition del’entreprise et les emprunts dont l'échéance est à plus d'un an.
En revanche, les autres dettes (fournisseurs, organismes sociaux, État...) sont en principe à payer à brève échéance. Un bilan structurellement bien équilibré implique donc que les actifs à long terme soient inférieurs au passif à long terme.
Les aléas de la situation économique française et internationale ont une incidence directe sur cet équilibre : l’absence de résultat, la défaillance de quelques clients, la remise en cause de crédits peuvent considérablement modifier, et ce très rapidement, l’équilibre d’une entreprise. La lecture des comptes doit donc permettre aux dirigeants d’évaluer un éventuel risque de non-continuité de l’exploitation ou d’absence de pérennité de l’entreprise engendré par un déséquilibre financier.
Important si vous comparez l'actif à court terme et le passif à court terme, vous obtenez « le fonds de roulement ». Un fonds de roulement négatif (passif à court terme supérieur à l'actif à court terme) ou faiblement positif est généralement un signe de déséquilibre financier auquel il convient de remédier. À défaut, l’entreprise risque de se retrouver rapidement asphyxiée.
Un fonds de roulement positif n'est pas en lui-même un signe suffisant de bonne santé financière. Il convient de s'assurer qu'il couvre le besoin en fonds de roulement de l'entreprise.
Le besoin en fonds de roulement se définit comme l'argent qu'il faut mettre dans l'entreprise pour la faire fonctionner. En effet, celle-ci doit en général engager des dépenses en règlement de ses achats et frais généraux, avant même d'encaisser les ventes. Le besoin en fonds de roulement correspond donc aux stocks et aux créances de l'entreprise, diminués de ses dettes non financières (fournisseurs, personnel...).
Pour assurer un bon équilibre financier, le fonds de roulement (FR) doit permettre de faire face au besoin en fonds de roulement (BFR). À défaut, des problèmes de trésorerie apparaissent.
Soit les stocks et créances sont inférieurs aux dettes à court terme. Cela signifie que l’entreprise encaisse plus vite ses créances qu’elle ne règle ses dettes.
Elle dégage ainsi un besoin en fonds de roulement négatif qui lui est favorable (c’est le cas d’une entreprise qui réalise des ventes au comptant et règle ses fournisseurs à terme, à 45 jours fin de mois par exemple).
Soit la proportion est inversée. L’entreprise règle plus vite ses fournisseurs que ses clients ne la payent. Elle aura alors un besoin en fonds de roulement positif, besoin qu’elle devra financer.
Il est donc primordial que vous examiniez avec soin l'évolution de votre besoin en fonds de roulement. Suivez notamment les délais de règlement de vos clients et fournisseurs, car un dérapage de quelques jours peut avoir des conséquences importantes sur votre trésorerie.
Comme le bilan et le compte de résultat, l’annexe est une des composantes des comptes annuels qui doit être particulièrement étudiée pour les comptes clos au 31 décembre 2008. En effet, son rôle est d’apporter toutes les informations significatives nécessaires pour une bonne compréhension des comptes ainsi que de lister les engagements qui n’auraient pas été comptabilisés.
On y trouve notamment les principes d’évaluation retenus pour l’arrêté des comptes, en particulier la façon dont est traité le principe de continuité d’exploitation. De même, l’annexe présente la ventilation des créances et des dettes en fonction de leur date d’échéance.
Enfin, l’annexe peut contenir des informations sur des événements postérieurs à la date de clôture, mais qui peuvent avoir une importance là aussi significative pour le lecteur : le recours au médiateur du crédit par exemple.
Publié le mardi 05 avril 2011 - © Copyright SID Presse - 2011