Certaines méthodes s’appuient sur des données issues de l’entreprise, d’autres sur les prix enregistrés lors de cessions d’entreprises comparables.
Particularité : il existe plusieurs catégories de méthodes d’évaluation. Certaines sont basées sur des données issues de l’entreprise elle-même, notamment de sa comptabilité. C’est le cas des méthodes patrimoniales et d’actualisation des flux de trésorerie. D’autres reposent sur la comparaison avec d’autres entreprises ayant fait l’objet de transactions récentes.
Ainsi, en pratique, 4 modes d’évaluation sont principalement utilisés :
- la méthode patrimoniale ;
- la méthode d’actualisation des flux de trésorerie ;
- la méthode des multiples des résultats ;
- le barème d’évaluation des fonds de commerce.
Évacuons pour commencer la méthode d’actualisation des flux, qui a la préférence des financiers mais qui suppose une excellente maîtrise des mathématiques financières pour en appréhender tous les tenants et aboutissants (!). Dans les grandes lignes, elle consiste à considérer qu’une entreprise vaut la somme des flux de trésorerie qu’elle pourra dégager. Elle suppose donc d’abord d’établir un plan d’affaires sur plusieurs années détaillant les prévisions de performance de l’entreprise. Puis, par l’application de savantes formules, de calculer la valeur de ces flux futurs au regard de leur probabilité de réalisation. Autrement dit, l’évaluation prend en compte le niveau de risque de non-réalisation de ces prévisions, ainsi que le niveau d’inflation, par le biais de ce que l’on appelle un taux d’actualisation. Une méthode qui est réservée aux entreprises d’une certaine taille disposant d’un process fiable d’établissement de prévisions annuelles. Et aux praticiens en maîtrisant bien tous les paramètres !
La méthode patrimoniale consiste à évaluer séparément les éléments d’actif et de passif de l’entreprise. Elle est donc particulièrement adaptée aux entreprises familiales, notamment aux holdings et aux entreprises dégageant une rentabilité modeste.
Elle suppose notamment de passer en revue et de réévaluer tous les éléments d’actif de l’entreprise, en tenant compte des plus-values latentes, y compris des actifs qui ne figurent pas au bilan comme, le cas échéant, le fonds de commerce lorsqu’il a été créé par le chef d’entreprise. Et d’en retrancher le total des passifs de l’entreprise, là encore en tenant compte des passifs qui, éventuellement, ne figurent pas au bilan, comme les passifs sociaux (indemnités de départ à la retraite, par exemple).
Cette troisième méthode est largement utilisée. Elle consiste à appliquer à certains agrégats financiers significatifs de la valeur de l’entreprise, comme son résultat net courant, un multiple de valorisation constaté sur les transactions dans le secteur d’activité sur la période et dans la même zone géographique. Par exemple, à valoriser l’entreprise 7 fois son résultat net courant. Bien entendu, la difficulté consiste à répertorier des opérations récentes ayant porté sur des entreprises comparables afin de prendre connaissance de ce multiple.
Une autre méthode, très simple, voire simpliste, est utilisée pour obtenir un ordre de grandeur de valorisation des fonds de commerce. Elle consiste à utiliser un barème fiscal qui est établi et mis à jour par l’administration sur la base des dernières transactions intervenues et qui procure une évaluation basée sur le chiffre d’affaires des 3 dernières années. Ce barème doit, bien entendu, être manié avec moult précautions. D’abord, il est réservé à l’évaluation des fonds de commerce. Ensuite, il ne délivre qu’un ordre de grandeur, les fourchettes de chiffre d’affaires étant en général extrêmement larges. Sans compter qu’il s’appuie sur des moyennes de valorisation et ne tient donc pas compte des particularités de chaque entreprise ni de leur situation. Enfin, la valorisation en découlant ne comprend pas la valeur de certains éléments, les stocks de marchandises en particulier.
Publié le vendredi 13 octobre 2017 - © Copyright Les Echos Publishing - 2017