Quand la bureautique devient « écolo »

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Longtemps caricaturée, la parole écologique, sans doute en raison de l'imminence des changements climatiques, vient aujourd'hui influencer nos choix de vie. Certes, les 4x4 grimpent encore les trottoirs parisiens, et certaines poubelles regorgent toujours de détritus non triés, mais le regard qu'on leur porte désormais ne laisse pas de doute quant à leur prochaine disparition. Côté professionnel, là encore, les mentalités changent et nombre d'entreprises adoptent un comportement plus écologique, notamment dans la gestion des charges bureautiques. Des bonnes pratiques à encourager et à conseiller.

Les toners

Dans la chaîne bureautique, les cartouches d'encre font partie des éléments les plus polluants. Constituées d'une enveloppe plastique et de produits riches en métaux lourds et en solvants, les cartouches, si elles ne sont pas traitées, finissent par contaminer le sol et les nappes phréatiques des décharges où trop souvent elles s'entassent.

Remplir ses cartouches

Il est tout d'abord possible de donner une nouvelle vie à une cartouche en la remplissant d'encre grâce à un « kit de recharge » (souvent conçu pour plusieurs modèles de toner, notamment pour les jets d'encre). Cette technique, qui permet de réutiliser jusqu'à six fois la même cartouche, présente l'avantage d'être économique et de produire moins de déchets. En revanche, au fil du temps, une baisse de qualité de l'impression apparaît, et il faut noter que certains fabricants interdisent le remplissage de leurs cartouches en y intégrant, notamment, un compteur électronique de copies.

Choisir des cartouches reconditionnées

Ceux qui ne souhaitent pas avoir recours au « kit de recharge » peuvent commander des cartouches « remanufacturées » à des entreprises spécialisées (Economiprint, Ecoburo...). Ces cartouches, moins chères de 20 à 60 % que celles des fabricants classiques, ont été remises à neuf (changement des pièces défectueuses, remplissage) et offrent une qualité d'impression, le plus souvent, de qualité.

Le traitement des cartouches vides

En tant que déchets polluants, les cartouches d'encre ne doivent en aucun cas être « jetées » dans une poubelle traditionnelle. Lorsque l'on souhaite se débarrasser d'une cartouche vide, il faut s'adresser à un service de collecte de toner. Ces entreprises, dont l'objet est de reconditionner les cartouches d'encre (pour plus tard nous les revendre), proposent des services de collecte gratuits (Inkagain, Carte Verte environnement...). Pratiquement, si la quantité de toner consommée est importante, un container est installé chez le « client » par l'entreprise de reconditionnement qui, périodiquement, viendra le vider. Pour les structures plus petites, qui ne produisent qu'une poignée de cartouches vides par an, un envoi prépayé (Poste, UPS...) permet d'adresser directement le toner à la société en charge de son reconditionnement. Outre ces entreprises, il reste également possible, dans certains cas, de réexpédier une cartouche vide à son fabricant. En effet, nombre d'entre eux (Xerox, HP, Canon...) proposent un service de retraitement et, à l'instar des sociétés de reconditionnement, utilisent la franchise de port pour inciter leurs clients à leur retourner les cartouches usagées. Concrètement, certains fabricants proposent, directement dans la boîte de la cartouche, une étiquette déjà affranchie indiquant l'adresse du service de retraitement.

D'autres, par le biais d'un site spécialisé, permettent d'imprimer une étiquette qu'il ne restera qu'à coller sur la boîte contenant la cartouche vide, avant de la déposer à la Poste.

Ne pas oublier les déchetteries

Tous les toners ne sont pas reconditionnables et certains fabricants ne proposent aucun service de récupération. Bref, pour ces cartouches dont personne ne veut, il ne reste que la filière des déchets polluants. Là encore, rien de très compliqué : il suffit de repérer un container de récupération (présent dans les déchetteries, dans les grandes surfaces, dans nombre de lieux publics comme les lycées...) et d'y déposer la cartouche vide. Cette dernière pourra alors être traitée et voir une partie de ses composants recyclés dans le respect des règles de protection de l'environnement.

Le papier

Un temps, nous avons pu croire que le développement de l'informatique était synonyme du « zéro papier ». La réalité nous montre chaque jour qu'il n'en est rien. Si la plupart des dossiers sont aujourd'hui dématérialisés, le plus souvent, pour des raisons de sécurité, par confort de consultation ou plus simplement par habitude, il en existe une copie papier dans nos armoires. Pire, avec le développement d'internet, sont apparus les courriels, dont les impressions s'empilent dans les dossiers, comme d'ailleurs les pages de sites glanées sur le Web.

Changer d'habitudes

La limitation du recours à l'impression est la première démarche qu'il convient d'adopter pour garantir une meilleure gestion du papier. Outre le fait de ne pas systématiquement imprimer tous les documents créés ou reçus dans l'entreprise, il existe quelques comportements simples et peu contraignants qu'il convient d'adopter :

- prévisualiser avant d'imprimer
Beaucoup de documents, comme par exemple les pages internet, n'offrent pas un format adapté à l'impression (contenu mal centré, pages composées de plusieurs éléments qui s'impriment sur autant de feuilles...). Aussi, en les « prévisualisant », on peut constater les problèmes et renoncer à l'impres-sion ou y pallier en copiant, par exemple, le contenu dans un fichier de traitement de texte (Word, OpenOffice...) pour en optimiser la mise en forme.

- utiliser le mode recto-verso
De plus en plus d'imprimantes proposent ce mode d'impression qu'il ne faut pas hésiter à utiliser.

- réutiliser les feuilles déjà imprimées
De nombreuses feuilles sont imprimées sur une seule face. Plutôt que de les jeter, elles peuvent être chargées dans un des bacs de l'imprimante pour servir de papier brouillon ou de feuilles d'impression pour des documents destinés à rester au sein de l'entreprise.

Pourquoi économiser le papier ?

Issu du bois, le papier est un produit « renouvelable ». Dès lors, on pourrait penser que sa production n'a que peu d'effet sur l'environnement. En fait, il existe plusieurs problèmes écologiques émanant de la filière papier. Le premier concerne la gestion des ressources forestières. En effet, si le plus souvent les essences de moindre qualité et les restes de coupes sont seuls choisis pour fabriquer de la pâte à papier, dans certains pays, tous les arbres sont utilisés, y compris ceux présents dans les forêts primaires, au mépris des intérêts des populations locales et sans aucune politique de replantage. Le second problème touche à la fabrication du papier. Outre l'énergie consommée (abattage, transport, transformation, conditionnement), la production de papier nécessite l'utilisation d'additifs chimiques tels que les produits chlorés pour le blanchir (hautement toxiques).

Quel type de papier choisir ?

Il existe deux grandes familles de papier : le classique, composé de fibres vierges, et le papier recyclé, c'est-à-dire produit à partir des restes des découpes de papier et de déchets (journaux, emballages...). Le papier à fibres vierges est moins gourmand en produits chimiques et, s'il provient d'une exploitation bien organisée, peut aider à une meilleure gestion des ressources forestières en assurant des revenus à nombre d'habitants des régions de production. Dans le cas contraire, sa fabrication peut contribuer à la déforestation. Le papier recyclé, quant à lui, a l'avantage de favoriser le retraitement d'une partie de nos déchets, d'épargner nos forêts, mais présente l'inconvénient de nécessiter des traitements « lourds » pour être blanchi. Bref, le choix d'un papier « écologique » est loin d'être simple et requiert une analyse que seuls les organismes aptes à contrôler l'ensemble de la filière de production peuvent offrir, d'où l'intérêt des écolabels.

Ces labels spécifiques ont pour objet de garantir qu'un processus de fabrication répond à un certain nombre de contraintes limitant son impact sur l'environnement. Les écolabels sont des agréments officiels donnés à un fabricant pour un produit spécifique.
Le plus important d'entre eux est l'écolabel européen (décision n°2002/741/CE) symbolisé par une fleur composée de douze étoiles en guise de pétales et d'un coeur en forme de « E ». Ce label prend en compte le cycle de vie du produit (origine du bois, production du papier, consommation d'énergie...). Le détail des exigences et la liste des produits labellisés sont consultables sur internet (http://www.eco-label.com/french/).
Pour le papier recyclé, il existe l'écolabel allemand « Ange bleu », distinguant les papiers produits sans un certain nombre de produits toxiques (http://www.blauer-engel.de). Côté français, il existe l'écolabel Apur (Association des producteurs et utilisateurs de papier recyclé) qui garantit un taux de fibres recyclées de 60 à 100 %.

À noter également la norme « NF environnement » qui, si elle ne concerne pas le papier en tant que tel, permet d'identifier d'autres productions papetières telles que les enveloppes ou les cahiers (http://www.marque-nf.com).

Publié le lundi 17 novembre 2008 - © Copyright SID Presse - 2008