Pour intervenir en Bourse, il faut disposer d’un compte auprès d’un intermédiaire financier. En effet, pour acheter ou pour vendre des valeurs mobilières sur les marchés boursiers, une personne doit passer un ordre à un intermédiaire (banque, société de Bourse, courtier en ligne, société de gestion de portefeuille…) qui réalisera l’opération pour son compte.
L’ouverture d’un compte relève d’une simple formalité et tout titulaire d’un compte en banque peut ainsi facilement opérer en Bourse. Cependant, pour les aficionados de la Bourse, il peut être intéressant d’ouvrir un compte auprès d’une société de Bourse, afin de ne pas superposer les intervenants, puisque les banques passent elles aussi par une société de Bourse.
La cotation des valeurs est assurée par un système central de cotation informatique. Les acteurs du marché entrent dans ce système les ordres d’achat et de vente présentés par leurs clients. Les ordres sont alors automatiquement classés par limite de prix, et, pour chaque limite de prix, ils sont enregistrés chronologiquement au fur et à mesure de leur présentation sur une feuille de marché. Avant de passer un ordre, il est conseillé de consulter cette feuille de marché qui contient les 5 ou 10 meilleures offres et les 5 ou 10 meilleures demandes pour chaque valeur. Elle est disponible sur de nombreux sites internet en direct ou en différé de 15 minutes, ou auprès des intermédiaires financiers.
Les ordres de Bourse peuvent être transmis par écrit, de vive voix, par télécopie, par téléphone ou encore par internet.
Types d’ordre
En fonction du type d’ordre choisi, l’investisseur peut privilégier la rapidité d’exécution, au risque d’un prix plus élevé à l’achat et plus bas à la vente, ou encore le prix, quitte à retarder l’exécution de l’opération, faute d’une contrepartie suffisante à ce prix. Il ne faut pas oublier que pour vendre à un certain prix, une autre personne doit être prête à en donner ce prix, et à l’inverse pour acheter un titre une personne doit être prête à le vendre. D’autres types d’ordre existent mais sont très complexes (ordre suiveur, iceberg…) et en principe réservés aux professionnels des marchés boursiers.
L’ordre « au marché »
L’ordre au marché (ex ordre à tout prix) ne présente aucune limite de prix et doit être exécuté en priorité, quel que soit le cours auquel cote le titre. L’investisseur n’indique pas de prix d’exécution pour cet ordre, ce qui implique que la vente ou l’achat se fera donc sans aucune limite de prix. Les valeurs seront achetées ou vendues en fonction de l’offre et de la demande au moment où l’ordre est passé. Il est exécuté aux différents niveaux de prix successifs, au maximum des quantités disponibles sur le marché lorsqu’il est présenté. Les titres peuvent être achetés à un cours très supérieur au cours de clôture de la séance ou bien être vendus à un cours bien inférieur, mais en contrepartie le donneur d’ordre est assuré que son ordre sera exécuté en totalité. Quand il ne peut pas être exécuté en totalité, le système réalise une réservation. Ce type d’ordre est donc réservé à ceux qui souhaitent acheter ou vendre quel que soit le prix du ou des titres dans un délai assez court. Lorsqu’un ordre est passé sans indication, c’est alors l’ordre au marché qui est appliqué par défaut.
Exemple
le donneur d’ordre passe un ordre d’achat de 100 actions. Dans le carnet d’ordre, les meilleures limites vendeurs sont 50 titres à 125 € et 700 titres à 127 €. L’ordre sera exécuté de la manière suivante : 50 titres à 125 € et 50 titres à 127 €.
Avantages | Inconvénients |
Prioritaire sur la majorité des ordres Garantit une exécution rapide et intégrale |
Aucun contrôle sur le cours d'exécution |
L’ordre « à cours limité »
L’ordre à cours limité consiste à fixer un prix maximal auquel le donneur d’ordre est prêt à acheter et un prix minimal auquel il est prêt à vendre. Il ne peut être exécuté qu’à la limite de prix fixée ou à un meilleur cours. C’est le plus simple des ordres proposés et le plus fréquemment utilisé, car il permet de se protéger contre les fluctuations du marché et de parfaitement maîtriser le prix d’achat ou de vente d’un titre. Lorsqu’un ordre est limité au cours d’ouverture, on dit qu’il est « touché ». Les ordres à cours touché sont exécutés en fonction des contreparties disponibles selon la règle du premier entré, premier sorti. En cours de séance, les ordres à cours limité sont exécutés s’il existe une contrepartie suffisante à un ou plusieurs prix compatibles avec leurs limites.
Le prix de la transaction est connu d’avance mais l’acheteur ou le vendeur ne connaît pas le moment où son ordre sera exécuté. L’ordre peut même dans certains cas ne jamais être exécuté si la limite n’est pas atteinte. Ainsi la durée de validité de l’ordre est ici très importante.
Exemples
un ordre d’achat à cours limité de 57 € implique qu’au-dessus de ce seuil l’ordre ne sera pas exécuté, mais dès que la valeur atteindra 57 € ou moins, il le sera en principe. Pour un ordre de vente à cours limité à 57 €, tant que le cours sera inférieur à 57 €, il ne sera pas exécuté, et dès que la valeur atteindra ce seuil ou plus, il le sera en principe.
Avantages | Inconvénients |
Sécurité et maîtrise du prix Protection contre les fluctuations du marché |
Risque de non-exécution ou d'exécution partielle de l'ordre |
L’ordre « à la meilleure limite »
L’ordre à la meilleure limite, auparavant appelé « au prix du marché », ne comporte pas d’indication de prix et se fera donc, comme son nom l’indique, à la meilleure limite du marché (à la meilleure limite des ordres passés en sens opposé). Il doit être manié avec précaution. Si l’ordre à la meilleure limite est passé en dehors des heures d’ouverture du marché ou à son ouverture, il se transforme en ordre à cours limité au cours d’ouverture et sera exécuté en fonction des soldes disponibles. Il ne sera en effet traité qu’après exécution des ordres au marché et les ordres limités à des prix supérieurs (achats) ou à des prix inférieurs (ventes). En cas d’exécution partielle ou de non-exécution, l’ordre reste inscrit comme ordre à cours limité au cours d’ouverture.
Présenté en cours de séance, il devient un ordre à cours limité au prix de la meilleure demande disponible s’il s’agit d’un ordre de vente ou au prix de la meilleure offre disponible pour un ordre d’achat.
Exemple
un client passe un ordre à 16 h 35 et à ce moment-là, la meilleure offre est de 51 €, l'ordre est exécuté à 51 €. Le client donne un ordre d’achat de 100 titres « à la meilleure limite ». L’ordre est exécuté pour 10 titres à 51 € (quantité et prix de la meilleure offre disponible à cet instant) et reste alors affiché pour 90 titres demandés à 51 € sur la feuille de marché.
Avantages | Inconvénients |
Ordre réalisé rapidement sans pour autant s'exposer à vendre ou acheter à n'importe quel prix | Risque d'exécution fractionnée surtout sur les valeurs à moyenne ou faible liquidité Faible contrôle sur le prix (cours de séance) Aucune priorité sur les autres ordres |
L’ordre « à seuil de déclenchement »
L’ordre à seuil de déclenchement fonctionne à l’inverse de l’ordre à cours limité ; il ne devient valable que si le cours d’une valeur franchit le niveau déterminé dans l’ordre. Il permet de se porter acheteur ou vendeur à partir d’un cours déterminé :
- à ce cours et au-dessus de ce cours s’il s’agit d’un achat ;
- à ce cours et au-dessous de ce cours s’il s’agit d’une vente.
Cet ordre, également appelé ordre stop, permet de profiter ou de se protéger d’un retournement de tendance. Ainsi, cet ordre peut être intéressant pour préserver une plus-value ou encore pour réaliser une vente de protection. Le donneur d’ordre a en portefeuille une action bien orientée acquise à 45 € et qui cote 65 €. Il est fort probable qu'elle poursuive son parcours à la hausse (et il est donc malvenu de la vendre), mais que faire si elle venait à amorcer un repli ? Pour pallier cet aléa, l’investisseur peut placer un ordre de vente à déclenchement de 62,50 €. Aussi longtemps que le cours continue de monter ou d’évoluer au-dessus de 62,50 €, la vente n’intervient pas. Au contraire, dès que le cours baisse à 62,50 € ou au-dessous, l’ordre devient exécutable. L’ordre ne sera exécuté que lorsque le cours du titre franchit la limite fixée par l’acheteur ou le vendeur. Une fois ce cours atteint, l’ordre se transforme en un ordre au marché, aucun prix de transaction n’est donc garanti, au contraire de l’ordre à cours limité.
Exemple
l’analyse technique d’un titre Y montre que si celui-ci franchit 100 € son accélération sera forte. Cependant, le cours est actuellement de 98 € et ne valide pas encore le schéma haussier. Soit l’investisseur attend que le titre passe le cap des 100 € pour investir, soit il utilise un ordre à seuil. Ainsi, il peut passer un ordre d’achat à seuil de déclenchement de 100 €. Avec cet ordre, dès que la valeur atteindra 100 €, l’achat se déclenchera.
Avantages | Inconvénients |
Permet de fixer des objectifs sans surveiller les valeurs Permet de se protéger ou de profiter d'un renversement de tendance À l'achat cet ordre permet de prendre en marche un mouvement de hausse d'un titre |
Risque de non-exécution Lorsqu'il atteint le seuil fixé, cet ordre se transforme en ordre au marché sans garantie de prix d'exécution Aucune priorité sur les autres ordres |
L’ordre « à plage de déclenchement »
L’ordre à plage de déclenchement est très proche de l’ordre à seuil de déclenchement. Celui-ci fonctionne de la même manière, mais une deuxième limite fixe le maximum à ne pas dépasser à l’achat ou le minimum en deçà duquel le client renonce à vendre. Ainsi un ordre d’achat à plage de déclenchement fixé entre 61,20 € et 63,10 € n’est pas exécutable aussi longtemps que le cours est inférieur à 61,20 €, et cesse de l’être dès que le cours dépasse 63,10 €. De la même façon, un ordre de vente à plage de déclenchement entre 61 € et 58,90 € n’est pas exécutable tant que le cours reste au-dessus de 61 €, et cesse de l’être si le cours tombe au-dessous de 58,90 €.
Avantages | Inconvénients |
Permet de profiter des retournements de tendance sans courir le risque d'acheter trop cher ou de vendre trop bon marché | Risque de non-exécution |
Contenu de l’ordre
Un ordre doit contenir les informations suivantes :
- le libellé et, le cas échéant, le code de la valeur (code ISIN ou mnémonique) ;
- la nature du titre (action, obligation…) ;
- la place et le marché de cotation ;
- le sens de l’opération (achat ou vente) ;
- la quantité de titres à négocier (nombre de titres proposés ou demandés) ;
- le type d’ordre ;
- la durée de validité de l’ordre ;
- les numéros de portefeuille titres et de compte chèques ;
- le mode de règlement (au comptant ou SRD).
En principe, votre intermédiaire vous fournit des imprimés papier ou via internet qui contiennent les informations requises, simplifiant nettement cette démarche.
Validité de l’ordre
La validité d’un ordre permet de définir la durée pendant laquelle un ordre restera exécutable. Un ordre peut être valable pour une journée ou pour une durée plus longue.
Ordre « jour » : l’ordre ne sera exécutable que lors de la séance en cours et sera retiré du marché s’il n’a pas été exécuté lors de cette séance.
Ordre « à date déterminée » : sauf exécution ou révocation par le donneur d’ordre, cet ordre restera présent jusqu’au jour indiqué, sans que ce délai puisse dépasser un an.
Ordre « à révocation » : l’ordre est valide jusqu’au terme maximal fixé par l’intermédiaire financier. En principe cet ordre reste valable une année glissante (365 jours). Mais attention, c’est ce que tolère le système de cotation d’Euronext. Or, les intermédiaires peuvent prendre d’autres dispositions et imposer des délais plus courts. Pour de nombreux intermédiaires, l’ordre à révocation est ainsi valable jusqu’à la fin du mois boursier pour les valeurs réglées au comptant et jusqu’au jour de la liquidation pour les ordres à service de règlement différé (SRD).
Et d’autres durées peuvent être indiquées, fin de semaine, fin de mois…
Lorsque l’ordre ne contient pas d’indication sur sa durée de validité, il est en principe considéré comme un ordre jour.
À noter
les critères de validité sont fixés par l’intermédiaire financier et peuvent varier de l’un à l’autre. Ces critères doivent figurer dans la convention de compte et doivent être consultés avant de passer un ordre.
Exécution de l’ordre
Une fois l’ordre exécuté, le donneur d’ordre reçoit un avis d’opéré ou d’exécution. Cet avis récapitule l’opération, le cours d’exécution, les frais, la date et le nom de l’intermédiaire, le montant brut et net... Si l’ordre a été mal exécuté, une réclamation doit alors être formulée dans les plus brefs délais.
En principe, en Bourse, les titres se négocient au comptant. Le vendeur s’engage à livrer les titres et l’acheteur à en payer le prix dès l’exécution de l’ordre.
Certaines valeurs sont toutefois éligibles au service de règlement différé (SRD). Ce service payant permet de différer à la fin du mois boursier le dénouement des transactions. Le règlement et la livraison des titres sont alors différés à la fin du mois, la liquidation intervient ainsi 5 jours avant la fin du mois. En contrepartie, le donneur d’ordre est, en principe, tenu de déposer, en espèces ou en titres, une couverture financière correspondant à une fraction de ses engagements sur le marché.
Publié le mardi 13 juillet 2010 - © Copyright SID Presse - 2010