Même s'il existe de notables différences entre les systèmes d'exploitation Mac OS et Windows, ils ont en commun d'être toujours plus gourmands. Ainsi, au fil des versions, pour nous apporter plus de graphiques, plus d'outils de recherche intégrés, plus de fonctionnalités en tout genre, ces OS requièrent toujours plus de ressources. Dès lors, du fait d'un processeur trop faible et d'un manque de mémoire, l'accueil d'un Vista ne peut se faire sur un ordinateur conçu pour supporter un simple XP, au risque de transformer le bolide en voiture à pédales. Alors, le plus souvent, ces machines, toujours en état de marche mais devenues « obsolètes », finissent dans un placard. Or, même si ces PC ne sont plus aptes à supporter les derniers OS des grands éditeurs, ils peuvent encore, grâce à Linux, accueillir les applications les plus récentes.
Linux est un système d'exploitation conçu pour exploiter de manière optimale les ressources de l'ordinateur sur lequel il est installé. Il est de ce fait beaucoup plus sobre que ses concurrents et permet ainsi à des machines faiblement dotées, c'est-à-dire disposant de processeurs aujourd'hui jugés poussifs (Célérons, Athlon, ancien Pentium), et surtout de peu de mémoire RAM (entre 128 et 512 Mo), de fonctionner sans aucun problème. À titre de comparaison, pour supporter XP, outre un processeur correctement cadencé, il est nécessaire de disposer d'un minimum de 512 Mo de RAM. Quantité de mémoire qu'il faudra doubler pour accueillir le très vorace Windows Vista.
Outre le fait que Linux ne nécessite que peu de ressources pour fonctionner, il apporte également, du fait de sa structure, une certaine stabilité. Ainsi, à la différence de Windows, les fichiers dit « systèmes » ne sont modifiables (et a fortiori effaçables) que dans des conditions restreintes. Le fait d'installer ou de désinstaller des programmes ou une mauvaise manipulation ne pourront affecter le fonctionnement du système d'exploitation. Côté vulnérabilité, il faut également signaler qu'il n'existe que très peu de virus sous Linux. L'utilisation d'un programme de protection n'est donc pas utile, ce qui permet, une fois encore, de soulager la mémoire et le processeur de la machine.
Linux est un OS de base, librement utilisable et évolutif, à partir duquel des systèmes plus complets (les fameuses distributions) ont été développés par différentes communautés d'informaticiens. Ce sont ces dernières que les utilisateurs installent sur leur machine. Ces distributions sont bien plus qu'un simple OS. Elles offrent le plus souvent différents environnements de bureau (plus ou moins gourmands en mémoire) et un ensemble de logiciels associés. On y trouve généralement une suite bureautique comme OpenOffice (traitement de texte, tableurs, logiciels de présentation), un client de messagerie et un navigateur (Thunderbird, Firefox...), un logiciel de retouche d'images (Gimp), un système de messagerie instantanée et tout un tas de lecteurs spécifiques (PDF, Vidéo, musique...). Ainsi, une fois la distribution installée, la machine est prête à l'emploi.
La plupart du temps, c'est la gratuité qui prévaut, et la licence la plus utilisée reste la GPL (General Public License). Cette dernière permet à chacun d'exécuter un programme, de l'étudier pour le personnaliser (à condition de mettre à disposition les améliorations réalisées). Toutefois la libre utilisation d'une distribution ne veut pas dire que son installation ne générera aucun coût. Si le simple téléchargement d'un ensemble Linux est gratuit, l'obtention d'un DVD d'installation, d'un Live CD (cf. Tester Linux), d'une maintenance téléphonique ou d'un manuel de prise en main sera le plus souvent facturée. En revanche, les tarifs pratiqués restent très faibles comparés à ce que proposent Microsoft ou Apple. Une Distribution OpenUse - Novell (une des plus performantes du marché), comprenant une trentaine de logiciels (bureautique, graphique, multimédia...), un DVD d'installation, un manuel de mise en route et 90 jours de hotline gratuite, est ainsi proposée à 60 € hors frais de livraison.
Il en existe aujourd'hui une bonne centaine qui, pour la majeure partie d'entre elles, sont des variantes des distributions les plus connues, comme Debian, Fedora, Mandriva, Red Hat, Slackeware, Suse ou encore Gentoo. Il faut tenir compte de différents critères pour choisir une distribution adaptée à ses besoins. On doit ainsi s'intéresser à la spécialisation du produit (orienté serveur, station de travail, ordinateurs personnels), à sa facilité d'installation, à sa compatibilité (richesse des drivers pour gérer les périphériques de l'ordinateur), à sa stabilité, à ses conditions de diffusion et de mise à jour, à la richesse des logiciels associés. Bref, à tout un tas de considérations plus ou moins techniques qu'il est difficile d'assimiler. Fort heureusement, il existe sur internet un certain nombre de guides qui permettent sans connaissances informatiques de faire le tri dans les distributions. C'est le cas notamment de la page Wikipédia qui y est consacrée (http://fr.wikipedia.org/wiki/Distributions_Linux), mais aussi du très complet « Guide de survie du débutant sous Linux » de Gérard Delafond (http://www.delafond.org/survielinux/). Sur ce dernier point, il faut également signaler l'existence du Linux Distribution Chooser (http://www.zegeniestudios.net/ldc/index.php), une sorte de système expert en ligne qui, grâce à une série de questions (en français), aide l'internaute à choisir, parmi une quinzaine de produits, celui qui semble le plus adapté.
Enfin, il ne faut pas non plus négliger les distributions proposées pour moins de 10 € dans les rayons des marchands de journaux. Ces dernières, outre le fait d'être aussi complètes et performantes que celles disponibles sur le Net, offrent l'avantage d'être accompagnées d'une guide de présentation complet et en français.
Nombre de distributions sont disponibles en « Live CD ». C'est-à-dire que l'on peut les lancer sans devoir au préalable les installer sur le disque dur. Concrètement, il suffit d'insérer le cédérom (ou DVD) dans le lecteur de l'ordinateur pour permettre aux différentes composantes du système d'exploitation de se charger en mémoire (RAM). Dès lors, il devient possible d'essayer un environnement Linux ainsi que l'ensemble des programmes qui l'accompagnent. Le plus souvent, ces Live CD permettent également, si l'on est satisfait du test, de procéder à l'installation de la distribution Linux. Longtemps, l'installation de Linux a demandé de fortes compétences informatiques. Aujourd'hui, du fait de la démocratisation de ce système et du succès de certaines distributions, cette installation est devenue beaucoup plus simple. Seul point qui reste sensible : celui de la « survie » du système d'exploitation (Windows le plus souvent) déjà présent sur la machine. En effet, lors de l'installation, plusieurs solutions seront proposées. La première consiste à remplacer purement et simplement Windows via le formatage du disque. Dans cette hypothèse, toutes les données présentes sur la machine seront détruites. La seconde permet, en revanche, aux deux systèmes de cohabiter grâce à une partition du disque. Dans cette hypothèse (qu'il est préférable de choisir dans un premier temps), Linux délimitera une zone non occupée sur le disque dur de la machine, pour s'y installer et permettre d'y stocker les fichiers produits par ses applications. Lors de l'installation de Linux, un certain nombre de mots de passe devront également être créés. Ces derniers, destinés à protéger l'OS, devront par la suite être renseignés par l'utilisateur à chaque fois qu'une opération d'administration sera lancée (installation de nouveaux logiciels, modifications de paramétrage...).
Ceux qui souhaitent utiliser une distribution Linux de manière optimale sans pour autant installer l'OS sur leur machine peuvent également avoir recours à un système embarqué sur une clé USB. Dans cette hypothèse, à chaque fois que la clé est branchée, la distribution va se lancer et reconnaître les différents drivers pour permettre le bon fonctionnement des périphériques de la machine. À la différence des Live CD, ce système permet d'enregistrer les fichiers créés grâce à une espace mémoire réservé sur la clé. Ce type de clé, comme la Mandriva Flash, est proposé pour moins de 60 €.
Publié le mardi 12 mai 2009 - © Copyright SID Presse - 2009